Hommage à l'égyptologue Jean Yoyotte
Mère-des-Mères, mangeur de chairs mortes, "oiseau sarcophage", le vautour symbolisait, en Egypte ancienne, le cycle vital, la régénération.
Sur les bas-reliefs, ce grand oiseau volant, celui qui plane le plus haut dans le ciel, indique à Pharaon l’endroit où aura lieu la victoire.
L'héritage ne se perdra pas. Selon l’Évangile de Luc, Jésus aurait dit :
« Où sera le corps, là aussi les vautours se rassembleront… » (Luc,17-37.)
Ci-dessus, Jean YOYOTTE photographié en 1999 dans les vestiges de Tanis qui lui étaient familiers. (© Photo Lamblard).
L'Oiseau rapace avait inspiré à l’égyptologue Jean YOYOTTE, Professeur au Collège de France, ces lignes :
<<Si l’on veut bien regarder vers le ciel, on reconnaîtra que les vautours, par l’envergure de leurs ailes et par l’aisance majestueuse de leur vol, comptent parmi les plus superbes des rapaces. Si on observe leur manière de vivre, on s’apercevra que c’est grâce à une vue portant très loin et à une ouïe spécialement affinée qu’ils repèrent ce qui se passe sur terre entre les hommes et entre les autres animaux, pour accourir vers leur puante nourriture. Ces dons avaient frappé les Anciens.
Une fable égyptienne, particulièrement sophistiquée puisqu’elle prête à notre oiseau des habitudes qu’il ne possède aucunement dans la nature, rapporte le dialogue de deux dames vautours, l’une diurne, appelée "VOIR" qui regarde jusqu’aux profondeurs de la mer, l’autre nocturne, appelée "ENTENDRE" qui perçoit ce qui se passe à partir des cieux. Elles se racontent comment elles ont constaté que, de la mouche avalée par le lézard au poisson-chat dévoré par un lion, une série de huit bêtes se sont mangées les unes après les autres. La dernière, le lion, a été exterminé par le griffon, allégorie fantastique de la mort. Et les deux nécrophages (qui, eux, mangent mais ne tuent point), de tirer la morale de leurs observations. Rê, le soleil qui régit le monde et dont deux attributs majeurs sont le Voir et l’Entendre, sait tout de tous les êtres vivants et exerce la justice : Celui qui tue sera tué.>> ... In :
«Le Vautour, mythes et réalités» (Page 11). Préface de Jean Yoyotte. Éditions Imago, Paris, 2001.
Photos prises en Egypte. Ici à droite, le Professeur Jean Yoyotte dans le temple d'Amon de Siouah ; et, à gauche, le même chercheur sur un sarcophage à Meidoun. (Photos Lamblard). Voir également : les Tours du silence. (cliquer)
Concernant les principales espèces de vautours que l'on rencontre dans la civilisation égyptienne, figurées sur les monuments, et décrites dans les textes hiéroglyphiques, l'amateur peut consulter les articles présents sur le présent site, ou le livre cité plus haut.