PINTADE, GUINEA-FOWL, FARAONA...
L'OISEAU NÈGRE !
(Note revue le 25 juillet 2013)
S'il est un oiseau mal connu des Européens, la pintade est celui-là... Je ne parle pas de la volaille à rôtir, mais de son ancêtre, l'oiseau africain compagnon des premiers hommes sur cette terre qui aurait vue naître l'Humanité.
On retrouve la pintade dans les grandes mythologies d'Afrique, et jusqu'en Grèce anté-homérique.
Ci-dessus, à gauche, un troupeau de pintades d'Afrique de l'Ouest, dans la savane. Au moment de la reproduction, ce sont des centaines d'oeufs que l'on ramasse dans les nids posés au sol. L'oeuf de pintade est délicieux.
(Photo Lamblard)
Etrange destin : cet oiseau identifié et exploité par l'homme depuis toujours n'avait jamais accepté la domestication. Il nous apparaît aujourd'hui exactement semblable à ses ancêtres des millénaires passés.
C'est cette histoire que raconte "L'Oiseau nègre, l'aventure des pintades dionysiaques" ; avec une préface de Ernest Pignon-Ernest.
Le nom italien de la pintade, " faraona", désigne la vallée du Nil comme patrie d'origine de cet oiseau. Et le nom anglais se réfère aux côtes de Guinée. Il y a d'autres noms encore, plus énigmatiques.
La poule aux mille perles
"L'Oiseau nègre" réédité, revu et augmenté. (Éditions Imago ), est à ce jour le seul ouvrage qui traite de la pintade sous tous ses aspects, origines, mythologie, légendes,beaux-arts etc.
La miniature, ci-contre à gauche, extraite du "Bréviaire de Marie de Savoie", achevé en 1430 dans un atelier de Lombadie. Le manuscrit est conservé à Chambéry, dont il représente l'un des trésors. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir)
La pintade figurée sur la miniature, originaire d'Abyssinie, (voir L'oiseau Nègre), est une Numida ptilorhyncha. Elle représenterait l'Oiseau du Paradis, ce symbole indique la promesse de résurrection...
Ci-contre, à droite, pintades vulturines de l'Est africain, "Acryllium vulturinum", que les Egyptiens anciens connaissaient et dessinaient dans leurs hiéroglyphes. (photo Lamblard)
Ce travail sur les origines de la Pintade bénéficie d'apports généreux : page 169 du livre "L'oiseau Nègre", le dessin du tesson de céramique de Basse-Nubie à Méroë nous a été envoyé par Sydney H. Aufrère de l'Université de Montpellier.
Un autre bol décoré d'une frise de pintades, provenant de Sédeinga au Soudan, se trouve au Louvre, il daterait de 200 de notre ère environ. (Photo ici !).
L'Université d'Aix, en la personne de Jean Jouanaud, nous fait parvenir le texte d'un "Voyage au Ouaday" par le Cheikh Mohammed Ibn-Omar El-Tounsy, traduit en français en 1851, où il est question de cadeaux d'ambassade, constitués d'oeufs de pintades ramassés par les paysans de cette contrée de l'Afrique de l'est. Ce sont des milliers d'oeufs, plus de cent charges de chameaux, dit l'auteur, qui sont chaque années offerts au Sultan du Ouadây, lequel en gratifie sa clientèle jusque dans la vallée du Nil.
Nouvelle confirmation de ce que nous présentions dans notre thèse sur le rôle de la Pintade dans les ressources alimentaires de certains pays africains aux siècles passés. Avant la raréfaction des pintades, au printemps, leurs ponte abondante "tombait" comme une manne miraculeuse !
Compte tenu de la lenteur avec laquelle les avancées de la recherche sont reprises dans les ouvrages grand public, nous avons choisi de publier ici même, sur le site, l'état de nos dossier en temps réel.
À suivre ci-dessous...
Ci-dessous, à droite, Ernest Pignon-Ernest auteur de la préface et des dessins du volume "L'oiseau Nègre". À gauche, l'égyptologue Jean Yoyotte, dans les fouilles de Tanis en 1999, auteur de la préface du livre "Le Vautour, mythes et réalité". (Photos Lamblard). Cliquer pour agrandir.
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